
Le procès de l’ancien chef du mouvement rebelle Rassemblement des congolais démocrates et Nationalistes ( RDC-N), Roger Lumbala Tshitenga est passé en ce début de la semaine dans une phase très décisive, à savoir : « l’ouverture des auditions des témoins.
Dans un document rendu public, la Cour d’assises de Paris s’est dit habilitée à examiner les accusations de crimes internationaux portées contre Roger Lumbala Tshitenga, balayant d’un revers de la main l’exception d’incompétence soulevée par Roger Lumbala, lors de la dernière audience.
Cette nouvelle étape dans l’affaire Roger Lumbala va se dérouler de la manière suivante :
1. Lundi 24 novembre : audition un témoin (ancien officier militaire congolais et ex membre du RCD-KML puis du RCD-N)- Audition des premières victimes de Bafwasende, dans province de la Tshopo, considérée comme le principal maquis du groupe.
2. mercredi 26 novembre : Témoignages des premières victimes pygmées et celles de violences sexuelles ;
3. Jeudi 27 et vendredi 28 novembre : Témoignages des victimes d’Epulu, toujours dans la même région ;
4. Lundi 1er décembre : Audition des victimes de Mambasa actuellement dans la province de l’Ituri.
5. Mardi 2 décembre : Audition d’un prêtre italien cité comme témoin par le ministère public ayant vécu les événements ;
6. Mercredi 3 décembre : Audition des victimes de Mandima, principalement dans des affaires de violences sexuelles ;
7. Jeudi 4 et vendredi 5 décembre : Audition des experts psychologues ; et la cours bouclera ses auditions par les témoignages des victimes en visioconférence, et ceux cités par la défense.
Pour établir la responsabilité de Roger Lumbala dans ces crimes dont il est accusé, les enquêteurs ont procédé au recueil de nombreux témoignages, à la reconstitution des faits, s’appuyant sur des rapports des ONG, des articles de presse ou des dépositions faites devant la CPI.
Une première phase d’enquête préliminaire qui leur a permis d’établir les faits que troupes du RCD-N avaient bien commis des « violences systématiques » et que Roger Lumbala, qui tenait un rôle de commandement politique et militaire, « ne pouvait, selon la Cour, « ignorer les exactions qui avaient été commises sous son autorité ».
En réaction, Daniele Perissi de la partie civile, a salué cette nouvelle étape qui, à l’en croire, va permettre aux juges de dépasser les objections préliminaires pour entrer dans l’examen du fond de l’affaire.
Arrêté en 2020 par les forces de l’ordre françaises, Roger Lumbala, ancien ministre du Commerce extérieur entre 2003 et 2005, puis sénateur jusqu’en 2013, et candidat à la présidence de 2006, est considéré comme le premier congolais à être jugé en France.
À la tête du groupe rebelle RCD-N, il a opéré dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) entre 2000 et 2003. Accusé de crimes contre l’humanité commis dans le cadre de l’opération dénommée : « Effacer le tableau ».
Doly Muntu
