
La situation générale des provinces a été au cœur de l’audience qu’a accordée, ce lundi 10 Novembre 2025, la Cheffe du Gouvernement à une délégation des présidents des assemblées provinciales. Ces élus qui dirigent les organes délibérants provinciaux, ont échangé avec la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka sur des questions cruciales, notamment l’instabilité des institutions provinciales, la sécurité et les arriérés de paiement affectant leur fonctionnement.
Identifier les causes profondes
À l’issue de l’entretien, le porte-parole de la délégation, Mateus Kanga, Président de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, a indiqué que les échanges ont porté sur les causes profondes de l’instabilité au sein des nouvelles institutions provinciales.
« Nous avons demandé à Son Excellence Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement, de ne pas se limiter aux communications déjà faites. Il s’agit désormais de réfléchir aux origines de cette instabilité, d’analyser froidement la situation, d’en identifier les causes et d’établir un diagnostic approprié, en vue de proposer une thérapie adaptée », a-t-il déclaré, soulignant le risque de ne traiter que les symptômes sans s’attaquer aux racines du problème.

Le contrôle parlementaire ne rime pas avec règlement de comptes
Face à ces préoccupations, la Première Ministre, à l’écoute, a rassuré la délégation quant à la volonté du Chef de l’État de garantir le bon fonctionnement des institutions provinciales et à l’engagement de son Gouvernement en faveur de leur stabilité. Elle a exhorté les élus provinciaux à ne pas faire du contrôle parlementaire un instrument de règlement de comptes, particulièrement dans un contexte où le pays fait face à des attaques dans sa partie Est.
« Les assemblées doivent continuer à exercer leur rôle de contrôle, mais que celui-ci ne soit pas un prétexte pour régler des comptes. Il doit suivre des procédures établies, respecter les normes en vigueur et être exercé avec discernement, en tenant compte de la situation de tension que traverse le pays dans certaines régions. Nous sommes en guerre ; il faut en tenir compte », a dit le porte-parole des présidents des assemblées provinciales.
Cet appel vise à promouvoir la retenue et la responsabilité dans un climat de fortes tensions. Par ailleurs, la question de la gouvernance provinciale a été abordée, en insistant sur le suivi rigoureux des investissements de l’État au niveau local. Ce suivi, a rappelé la Première Ministre, doit être assuré conjointement par les députés provinciaux, l’Inspection générale des finances (IGF), la Cour des comptes et les autres organes de contrôle.

Enfin, la délégation a exprimé de vives préoccupations concernant les arriérés de salaires des députés provinciaux, qui s’élèveraient à sept mois. Elle a sollicité l’intervention de la Cheffe de l’Exécutif pour résoudre cette situation. Selon le Président de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, la Première Ministre s’est engagée à trouver des solutions rapides à cette question, jugée essentielle tant pour les élus que pour les populations qu’ils représentent.
Rédaction
