La grogne monte au cœur de la capitale provinciale. Les vendeurs et vendeuses du Marché Central de Kananga expriment leur profonde colère et leur désarroi face à ce qu’ils qualifient de mauvais traitements et de tracasseries orchestrés par les autorités censées gérer ce lieu vital de négoce.
Loin d’être un havre d’échanges commerciaux florissants, le Marché Central est devenu, selon ses occupants, un foyer d’insalubrité persistante et d’une gestion financière opaque. L’ambiance est lourde, alimentée par un sentiment d’injustice grandissant.
Malgré les multiples prélèvements quotidiens et mensuels, les conditions d’hygiène et de salubrité du marché restent lamentables. Les commerçants sont quotidiennement confrontés à l’accumulation d’immondices et de déchets non gérés, transformant l’espace de vente en un environnement potentiellement dangereux pour la santé publique.
Pourtant, l’argent des contribuables, censé servir à l’assainissement, est bel et bien collecté. La préposée et le commandant du marché perçoivent : 500 FC pour le ticket quotidien et une caution mensuelle pour l’utilisation de l’étalage.Selon les marchands, cet argent n’est pas orienté aux travaux d’assainissement de ce milieu de négoce. La question de la destination réelle de ces fonds publics et de la transparence de leur gestion par les autorités du marché est désormais au centre de toutes les préoccupations.
Le climat de tension a atteint son paroxysme ce mercredi avec l’intervention d’une équipe des autorités. Leur mission, justifiée par le prétexte que certains commerçants ne sont pas reconnus par la hiérarchie, a consisté à disperser ceux qui étalaient leurs marchandises aux abords immédiats du marché.
Cette action, perçue comme de la pure tracasserie par la communauté marchande, soulève de graves interrogations : Quel est le motif réel de cette dispersion ? S’agit-il d’une simple application règlementaire ou d’une manœuvre visant à exercer une pression sur des vendeurs déjà éprouvés ?Pourquoi tolérer l’insalubrité si l’on est capable de mobiliser des équipes pour disperser les marchands ?.
Pour les commerçants, cette action n’est qu’une nouvelle démonstration de l’acharnement dont ils sont victimes, contrastant fortement avec l’inaction des autorités face à l’urgence sanitaire que représente l’accumulation des déchets. La question de la légitimité de la tracasserie alors que les services de base ne sont pas assurés reste pendante.Les marchands du Marché Central de Kananga lancent un cri d’alarme aux autorités du Kasaï Central, notamment au Gouverneur, pour qu’une enquête soit diligentée sur la mauvaise gestion et le détournement potentiel des fonds d’assainissement. Ils réclament un environnement de travail digne, propre et une gestion des prélèvements qui soit transparente et redevable.
Le marché, pilier de l’économie urbaine, ne peut continuer d’être le lieu de l’exploitation et de l’insalubrité au détriment de ceux qui font vivre l’économie de Kananga.
Doly Muntu