
Alors que la Province de l’Ituri peine à consolider les acquis fragiles de la paix, un nouvel acte de terreur a frappé les environs de Bunia ce vendredi 31 octobre 2025, ravivant les craintes et mettant sous pression les services de sécurité. Aux alentours de 13h00, les corps sans vie de trois jeunes hommes ont été découverts dans le village de Cheke, à environ six kilomètres au nord de la ville, dans la chefferie de Baboa Bokowe, territoire d’Irumu.
Les victimes, dont l’identité complète reste en cours de vérification, auraient été prises en embuscade par des individus lourdement armés et non identifiés aux environs de 11h00 alors qu’ils effectuaient un déplacement vers Bunia. Ce mode opératoire, typique des groupes armés non identifiés qui minent la région, soulève immédiatement des interrogations sur la sécurité des axes routiers, même à proximité immédiate du centre urbain.
Face à la gravité des faits, la Police Nationale Congolaise (PNC) a réagi rapidement en soirée. Le Commandant de ville de Bunia, Abeli Mwangu Gérard, a pris la parole pour rassurer, mais surtout pour prévenir. Sa communication, relayée par les médias locaux, fut double : annoncer l’ouverture immédiate d’une enquête et, plus crucialement, exhorter la population à la sérénité.
« Nous avons enregistré ces meurtres perpétrés par des inconnus en main armée », a confirmé Mwangu. « Nous informons la population que les enquêtes sont en cours et que la population doit rester calme ». Cet appel pressant n’est pas anodin dans le contexte de l’Ituri, une région où les sensibilités ethniques et communautaires sont historiquement exacerbées par les actes de violence.
La véritable bataille que mène la PNC, selon les déclarations du Commandant Mwangu, n’est pas seulement contre les auteurs matériels du crime, mais contre la désinformation et la radicalisation des esprits. Il a explicitement mis en garde contre toute tentative de « victimisation des faits » ou d’attribution prématurée des responsabilités à une communauté ou à un groupe spécifique.
Le risque, selon la PNC, est clair : si les citoyens ne font pas confiance aux enquêtes en cours et commencent à se faire justice ou à pointer du doigt des communautés voisines, l’Ituri risque de replonger les communautés en conflit. La récupération politique ou ethnique de ces tragédies pourrait annuler les efforts laborieux de stabilisation menés depuis plusieurs mois.
Les corps des trois jeunes ont été déposés à la morgue Balidja, créant un point focal de tension et d’attente pour les familles et la société civile. En attendant que les services de sécurité élucident cette embuscade, la pression demeure immense sur les autorités pour qu’elles fassent preuve de célérité et de transparence dans leurs investigations, afin que la vérité éclate et que la paix prévaleille sur la vengeance. Le chemin vers la stabilité en Ituri passe aujourd’hui par la résolution de ce nouveau drame.
Justin Ndasi
