
Le calme apparent de la paisible localité de Lushiku, hameau à une cinquantaine de kilomètres de Mweka, a été pulvérisé par une nouvelle d’une noirceur absolue. Le jeudi 30 octobre 2025, un acte d’une intensité dramatique rare a choqué la province du Kasaï : Lubanza Tshingoma, père de famille, a choisi de mettre fin à ses jours ainsi qu’à ceux de ses enfants, emportés dans un tourbillon de douleur post-mortem et de désespoir amoureux.
Selon les recoupements d’informations auprès des familles et des voisins, la tragédie n’est pas un éclair soudain, mais l’aboutissement d’une souffrance prolongée. Il y a deux mois à peine, Lubanza Tshingoma avait perdu son épouse, un choc dont il n’a jamais pu se relever.
Le deuil, souvent dévastateur, s’est mué chez lui en une véritable détresse psychologique chronique. L’entourage décrit un homme dont l’esprit était devenu un champ de bataille : confusion mentale, hallucinations. Le vide laissé par sa femme avait désorganisé les fondations mêmes de son existence. Dans ces conditions de fragilité extrême, un second coup, celui d’une déception amoureuse, a servi de détonateur fatal. Il semble que cet événement ait été perçu comme la preuve ultime de son abandon et de son inutilité.
Le drame s’est joué peu avant la matinée, aux alentours de 10h30. Les circonstances, rapportées avec prudence par les autorités locales, sont glaçantes. Lubanza Tshingoma a agi avec une lucidité terrible dans sa déchéance. Il a d’abord réuni ses enfants à la maison, un dernier rassemblement familial macabre.
L’arme de ce geste fatal fut la soude caustique (hydroxyde de sodium), une substance domestique au pouvoir corrosif dévastateur. Il a forcé ses enfants à ingérer cette solution avant de la boire lui-même. Les victimes, trois vies innocentes sacrifiées sur l’autel du désespoir paternel, n’ont eu aucune chance.
Ce triple décès – père et enfants – résonne comme un signal d’alarme retentissant pour les services sociaux et de santé de la région. Ce drame souligne tragiquement l’urgence de mettre en place des cellules de soutien psychologique accessibles, notamment pour les personnes endeuillées.
Quand le chagrin devient pathologique et que l’isolement s’installe, les conséquences peuvent être fatales, non seulement pour l’endeuillé mais pour tout son cercle proche. La communauté de Lushiku et la grande famille du Kasaï sont aujourd’hui sous le choc, se demandant comment une telle souffrance a pu se développer sans intervention extérieure.
La justice et les autorités devront maintenant faire la lumière complète sur les circonstances exactes de cet événement déchirant.
Doly Muntu
