La plénière de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, tenue ce lundi 27 octobre 2025, a abouti au vote de la motion de défiance contre le gouverneur Paulin Lendongoliaba à son absence à l’hémicycle. Le président de l’organe délibérant, Mateus Kanga, a vivement réagi après ladite plénière face aux justifications invoquées par l’exécutif provincial.
Mateus Kanga a exprimé sa surprise face à une prétendue correspondance du gouverneur demandant le report de la plénière, diffusée sur les réseaux sociaux. Il a insisté sur le fait que l’Assemblée n’avait connaissance d’aucun report officiel
Répondant à la question d’un journaliste, M. Kanga a mis en lumière la confusion née d’une prétendue correspondance du Gouverneur demandant le report de la plénière. « Nous, nous n’étions pas au courant », a-t-il martelé, exprimant sa surprise de voir de telles publications circuler après les travaux.
Le président de l’Assemblée a particulièrement dénoncé l’implication du secrétaire de son cabinet dans cette affaire, dont le nom aurait été associé à un document frauduleux. La réaction a été immédiate et ferme : une plainte pour « faux usage de faux » a été instruite contre l’huissier impliqué. « Il devra nous dire où est-ce qu’il a rencontré le secrétaire du cabinet. Quand ? Il doit prouver ça ». Pour Kanga, en l’absence de preuves tangibles, tout ceci n’est qu’une mascarade.
Le cœur de la polémique semble résider dans l’absence du Gouverneur, prétendument retenu à Kinshasa. M. Kanga a vivement contesté la légitimité de cette absence comme motif valable pour paralyser les institutions. Il s’est interrogé sur le rôle du Président de l’Assemblée dans l’octroi de l’autorisation de sortie à un Gouverneur, rappelant que le retour à Kisangani faisait suite aux autorisations de sorties remises depuis vendredi par la vice-ministre de l’intérieur après une mission officielle à Kinshasa.
« Ce sont des fausses alibis. Vous le savez, mais il n’aime jamais rendre compte. Ce n’est pas la première fois. Moi, je ne suis pas surpris. C’était prévisible », a lancé Kanga, suggérant que le Gouverneur avait fui ses responsabilités. Il a souligné que les textes régissant le fonctionnement des institutions ne sauraient céder aux « caprices des individus ».
Le ton est monté lorsque Mateus Kanga répondait à la question d’un autre journaliste évoquant la libération du militant de la Lucha, Jedidia Mabela, ami avec qui il a milité. Mateus Kanga qualifie Jedidia d’« innocent ». Il a ensuite comparé le comportement du Gouverneur destitué à celui d’un « petit tyran » ou d’un « petit dictateur » tentant d’imposer sa loi.
« Il voulait s’imposer là, imposer sa marque. Peut-être qu’il faisait l’apprentissage de la dictature », a conclu le speaker de la première institution provinciale, affirmant que la plénière avait agi conformément aux textes, considérant la journée comme la reprise des travaux initialement prévus le mercredi passé .
Pour Mateus Kanga même une éventuelle action en justice du Gouverneur destitué ne changera rien à la décision souveraine de l’Assemblée mais il lui a cas même souhaité bonne chance.
Jerry Lombo