
La scène politique en République Démocratique du Congo est en ébullition. Au cœur de cette tempête, l’Assemblée Nationale, institution censée incarner la représentation du peuple, se retrouve secouée par une fronde sans précédent. Plus de cent vingt-cinq signatures ont déjà été récoltées, un nombre impressionnant qui témoigne d’un profond mécontentement, pour une pétition visant à éjecter Vital Kamerhe de son poste de Président de l’Assemblée Nationale. Les initiateurs de cette démarche jugent sa direction du Bureau comme “incapable” de répondre aux attentes et aux besoins des élus.
Mais l’offensive ne s’arrête pas là. Le mouvement de contestation s’étend et menace de faire tomber, aux côtés de Kamerhe, quatre autres figures clés du Bureau : la Questeure, sa Vice-Présidente, le Rapporteur et son Adjointe. La campagne de collecte de signatures contre ces derniers a d’ailleurs débuté le 29 août, marquant le début d’une offensive coordonnée. Les accusations portées à leur encontre sont pour le moins explosives et révèlent une gestion qui, selon les frondeurs, frôle l’incompétence et le mépris.
Au premier rang de ces griefs figure une “gestion opaque des fonds”, un paradoxe d’autant plus déconcertant que le gouvernement assure verser régulièrement la dotation allouée à l’institution. Comment expliquer cette opacité lorsque les ressources sont, en théorie, disponibles ? La question reste en suspens, alimentant les soupçons. S’y ajoute le traitement infligé aux émoluments des députés. Ces derniers se voient remettre des sommes dérisoires, “en miettes”, comme si leur travail et leur statut étaient réduits à ceux de mendiants.
Un traitement humiliant qui contraste violemment avec la dignité qu’exige leur fonction.Le mépris semble s’étendre à d’autres aspects cruciaux de la vie des élus. Les soins de santé, pourtant essentiels pour garantir la continuité du travail parlementaire, auraient été supprimés pour les députés et leurs familles. Une décision qualifiée de “mépris total” par les initiateurs de la pétition. De même, aucune dotation en mobilité n’est assurée, rendant les déplacements et le travail sur le terrain encore plus ardus. L’ensemble de ces manquements a conduit à qualifier le Bureau de “léger, incompétent et disqualifié dans ses prises de décision”.
Face à cette accumulation de griefs, les porteurs des pétitions ont pris une décision stratégique : déclencher les hostilités dès l’ouverture de la session parlementaire. Un timing calculé pour maximiser la pression et la visibilité de leur mouvement. Mais l’offensive ne s’arrête pas là. Une autre pétition est déjà en gestation, visant cette fois les figures importantes de Jean Claude Tshilumbayi, le premier vice-président, et Christophe Mboso, le second vice-président. La bataille pour la direction de l’Assemblée Nationale s’annonce donc rude et pourrait bien redéfinir les équilibres du pouvoir en RDC.
Rédaction
