
La Tshopo semble naviguer intentionnellement dans le vide dans tous les domaines vitaux. L’on se pose finalement la question de savoir pourquoi cette province n’a pas pu préserver et capitaliser les acquis laissés par le Sénateur Jean Bamanisa Saidi, à l’époque Gouverneur de la Province Orientale. Douze ans après le départ du Sénateur Jean Bamanisa Saidi de la tête de l’ex Province Orientale, aujourd’hui éclatée en quatre provinces, la province de la Tshopo présente un tableau sombre, marqué par un recul dans plusieurs secteurs, là où des fondations solides avaient pourtant été posées par le Sénateur Jean Bamanisa. Le diagnostic établi sur ce constat alarmant interpelle, au regard de l’analyse pertinente ci-dessous :
1. Sur le plan sécuritaire
Pendant le règne Bamanisa, l’autorité de l’Etat était effectivement instaurée et incarnée. Les services spécialisés bénéficiaient régulièrement de son soutien multidimensionnel, tenant à assurer une meilleure couverture sécuritaire, efficiente et optimale, tant à Kisangani que dans les territoires. Des patrouilles dissuasives mixtes (PNC-FARDC), diurnes et nocturnes, pédestres et motorisées, étaient constantes. Cela avait contribué à maîtriser l’insécurité urbaine par la réduction du taux de la criminalité. Aujourd’hui, le grand banditisme urbain a atteint son paroxysme.
Les cas de vols à main armée et de braquages sont devenus exponentiels. On dénonce, à cor et à cri, notamment la circulation abusive d’armes de guerre et leur détention aux mains des criminels, l’activisme des bandes criminelles organisées sans une réponse conséquente des services chargés de la répression, des conflits communautaires non résolus, la prise en charge aléatoire des déplacés internes du conflit Mbole-Lengola, la durée anormalement prolongée de la mise en œuvre du programme de retour desdits déplacés dans leurs milieux de résidence respectifs…
2. Sur le plan économique
La stabilité économique à l’époque de Bamanisa était perceptible. Il en est résulté un bon climat des affaires ayant facilité l’éclosion des Petites et Moyennes Entreprises, et incité l’arrivée des investisseurs étrangers à Kisangani, particulièrement, et dans la Tshopo. À cela s’ajoutent la gestion orthodoxe des ressources provinciales, la transparence dans les finances publiques, la desserte appréciable de la ville de Kisangani en courant électrique de la Snel, la fluidité du trafic sur la RN4/Ituri, principale voie d’approvisionnement de la ville de Kisangani en produits manufacturés, ainsi que des routes de desserte agricole, impactant positivement sur les prix des biens de première nécessité sur le marché…
En ce qui concerne le climat des affaires, il sied de rappeler la Table Ronde des bailleurs de fonds tenu à Kisangani du 13 au 15 novembre 2013, sous l’impulsion de Bamanisa, alors Gouverneur de la Province Orientale, qui a marqué une étape décisive dans la relance économique de cette entité territoriale dont est issue la province de la Tshopo. Ces assises visaient à améliorer le climat des affaires et à mobiliser des investissements pour le développement de la Province Orientale, actuellement démembrée en quatre provinces.
Cette initiative a permis de dresser une cartographie des interventions des partenaires et de définir une feuille de route pour le développement de la province. Cette feuille de route demeure une référence en matière de gouvernance et de mobilisation des ressources au niveau provincial. À ce jour, elle est jetée dans le placard de l’histoire.
3. Sur le plan social et des services de base
Bamanisa avait accordé la priorité aux besoins sociaux de base en faveur de la population. L’accès à l’eau potable, à l’électricité, à l’éducation et à la santé était un engagement soutenu et suivi. Il sied de relever, à titre illustratif, que la SNEL à Kisangani, via son réseau de distribution, était en mesure de faire face à la demande croissante en énergie pour alimenter les usines, les commerces, les maisons des particuliers, etc.
De ce fait, le fonctionnement des PME et l’économie des ménages étaient protégés et garantis. Le rayonnement de la situation économique et sociale a apporté une contribution significative au maintien de la sécurité de manière satisfaisante.
4. Sur le plan des infrastructures routières
Bamanisa a marqué les esprits dans ce domaine par la mise en place et l’exécution d’un programme à la fois de construction et de réhabilitation des routes d’intérêts provincial et local. Des axes comme Kisangani-Isangi, Kisangani-Ubundu, Kisangani-Basoko, Kisangani-Buta, Kisangani-Isiro et tant d’autres illustrent ses actions pour le désenclavement de la Tshopo, afin de promouvoir l’essor socio-économique ainsi-que le brassage culturel, gage d’une cohabitation pacifique entre les communautés.
L’histoire retiendra que c’est sous le règne de Bamanisa, en qualité de Gouverneur de la Province Orientale, que la population de la Tshopo avait vu, pour la première fois, l’asphaltage moderne des routes urbaines à Kisangani, parmi lesquelles le tronçon allant du boulevard du 30 juin jusqu’au boulevard Lumumba, en passant par des points névralgiques du centre-ville.
Actuellement, le plan d’aménagement du territoire est inexistant. Par conséquent, plusieurs routes sont dans un état de délabrement avancé et certaines sont quasi-impraticables. D’autres, essentiellement à Kisangani, ont été couvertes par un asphaltage dépourvu des normes requises en la matière. Par ce motif, on assiste déjà à la détérioration voire à l’affaissement de ces routes à la moindre tombée de pluie.

5. Sur le plan de la gouvernance.
Jean Bamanisa Saidi a toujours incarné une gouvernance moderne, axée sur la planification, la participation citoyenne et la lutte contre la corruption. Ses actions s’opposent aux anti-valeurs. Partout où il passe, il laisse cet héritage. À Tshopo, malheureusement, la leçon semble ne pas avoir été retenue par certains dirigeants politiques et administratifs. Ces derniers sont porteurs des germes de clientélisme, de repli sur soi et de manque de vision stratégique. Cela se justifie par la mise en veilleuse ou démantèlement actuel des structures créées hier (OVDA, Cellule d’exécution des Projets), pour soutenir le développement.À la lumière de ce qui précède, l’on est désemparé de constater que ceux qui dirigent actuellement la Tshopo, auraient choisi de marcher à contre-courant de l’histoire pour n’avoir ni préservé ni capitaliser les acquis leur laissés par Bamanisa.
En revanche, ils les ont soit négligés soit complètement abandonnés. Ce qui devait servir de socle pour bâtir un développement durable s’est effondré sous le poids de la mauvaise gouvernance, de l’improvisation et du manque de vision.Les infrastructures réalisées sont laissées sans entretien, les structures administratives efficaces ont été désorganisées, et les politiques publiques jadis orientées vers le bien-être collectif ont cédé place à des intérêts égoïstes. La province stagne voire régresse, pendant que les besoins de la population s’accroissent.
Une remise en question s’impose si l’on veut redresser la trajectoire. Le navire tangue et risque de chavirer. Face à l’imminence d’un naufrage collectif, ayons la sagesse de nous référer aux personnes-ressources dont l’expertise nous est utile pour nous sortir de l’impasse. L’une de ces personnes est sans conteste le Sénateur Jean Bamanisa.
Rédaction
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