Justice et Sécurité en Ituri : « Journaliste n’est pas criminel, qu’ils cherchent leurs cibles ailleurs », le Cri d’alarme de JED après l’agression de Moïse U’langu

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La province de l’Ituri, qui tente de s’ancrer dans une période d’accalmie après des mois de turbulence sécuritaire, est secouée par un incident qui menace de rompre le fragile climat de confiance entre les médias et les forces de sécurité. L’agression dont a été victime le journaliste Moïse U’langu de la Radio Candip Bunia a provoqué l’indignation et la réaction immédiate de l’organisation Journaliste En Danger (JED).

L’incident s’est déroulé dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 décembre 2025. Alors qu’il rentrait du travail après avoir assuré l’édition vespérale de sa radio, Moïse U’langu a été pris à partie par des militaires de la tristement célèbre unité Tigre dans le quartier Bigo.Selon le récit de la victime, ces militaires lui auraient exigé la somme de 50 dollars américains (50$).

N’ayant pas cette somme sur lui, ils l’auraient purement et simplement dépouillé de son téléphone portable. Ce vol, au-delà de l’extorsion, est perçu par la corporation comme une attaque directe contre l’exercice du métier. Le téléphone, dans le contexte du journalisme de terrain, n’est pas un simple bien personnel, mais un outil de travail essentiel.

Dans une déclaration faite ce vendredi, Freddy Upar, le point focal de JED pour l’Ituri, a sonné l’alarme et interpellé les autorités provinciales avec une urgence palpable. M. Upar a clairement articulé les attentes de la corporation : la restitution immédiate du téléphone de Moïse U’langu. Il a mis en garde contre les conséquences d’un tel acte, insistant sur le fait que la profession ne souhaite pas créer de tensions inutiles avec les services de sécurité.

“Nous ne voulons pas un problème avec cette unité et les services de sécurité, nous demandons purement et simplement la restitution de l’arme de notre confrère, car nos téléphones sont utilisés comme dictaphone pour les interviews et la prise des photos. Qui est ce militaire qui peut accepter de perdre son arme comme ça ?…”

L’analogie est frappante : le téléphone est l’arme du journaliste, aussi vital que le fusil pour le soldat. Perdre cet outil est une entrave directe à la capacité d’informer.Le point focal de JED a ensuite ciblé directement la chaîne de commandement pour une résolution rapide : “Que son commandant au nom de Nestor vers Simbyliabo vers Takata demande à son soldat de remettre lui-même ce téléphone à la rédaction de la Radio Candip, de peur de créer un climat de distance entre les journalistes et les services de sécurité. Les journalistes ne sont pas des criminels, ils cherchent leurs cibles ailleurs !”.

Freddy Upar a souligné l’importance de l’intervention personnelle du Gouverneur militaire et commandant des opérations en province de l’Ituri. Il rappelle que cet incident survient à un moment où les services de sécurité font un « travail louable pour sécuriser la population ». La non-résolution de cette affaire pourrait entamer la crédibilité et le respect gagnés par les autorités militaires.

L’objectif n’est pas la confrontation, mais la préservation d’un climat de confiance essentiel entre ceux qui informent et ceux qui sécurisent. La méfiance nuirait aux deux parties et mettrait en péril l’accalmie que connaît actuellement la province.

Signalons que, jusqu’à présent, aucune source ni de cette unité militaire, ni du gouvernement provincial, ne s’est prononcée officiellement sur ce dossier, ce qui ajoute à l’inquiétude de la corporation médiatique. Ce dossier est donc à suivre de très près.

Justin Ndassi


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