Démocratie en Sursis au Sénat : Le sénateur Jean Bamanisa Saïdi fustige l’absence de débat public sur la reddition des comptes 2024

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La séance plénière du Sénat ténue le lundi 1er décembre 2025 s’est achevée sur un constat amer pour l’Honorable Jean Bamanisa Saïdi. Face à la presse, l’homme reconnu pour son engagement en faveur de la bonne gouvernance a exprimé ses profonds regrets quant à l’absence de débat public sur le crucial projet de loi de reddition des comptes de l’exercice 2024. Pour le sénateur, ce silence remet en question la responsabilité politique même de la Chambre haute du Parlement sur l’exécution du budget national, un pilier de l’équilibre institutionnel.

Le projet de loi de reddition des comptes est l’outil fondamental par lequel le Parlement contrôle l’usage des deniers publics par l’Exécutif. C’est l’occasion pour les élus de se pencher sur les dépenses effectuées et de vérifier la conformité de l’exécution budgétaire avec les lois votées.

L’Honorable Bamanisa regrette amèrement que l’on n’ait pas permis au Sénat de jouer pleinement son rôle de “débat public” sur ce document essentiel.« Le Sénat est la chambre des sages et sa mission est de débattre publiquement de l’exécution budgétaire. Ne pas le faire, c’est remettre en cause sa responsabilité politique sur l’exécution du budget », a-t-il déclaré.

Selon lui, la validation purement technique d’un tel projet est insuffisante. Le débat public est le mécanisme par lequel les préoccupations des provinces et des communautés sont portées à la lumière, garantissant la transparence et l’imputabilité de l’Exécutif.

Le sénateur Bamanisa, ayant eu accès au document technique, a pointé du doigt des anomalies financières d’une gravité exceptionnelle. Il a fustigé sans ambages les dépassements budgétaires abyssaux qui ont caractérisé l’exercice 2024. Plus alarmant encore, il a souligné la baisse très sensible des recettes, avec des écarts qui atteignent des niveaux stratosphériques : « Les baisses de recettes vont de 800 jusqu’à 29 000 pourcents », a-t-il révélé.

Ces chiffres effarants, loin d’être de simples erreurs comptables, sont symptomatiques d’une mauvaise gestion et d’un dérapage financier qui impacte directement la capacité de l’État à honorer ses engagements sociaux et d’investissement. L’absence de débat sur de telles révélations au sein de la Chambre haute est, selon le Sénateur Jean Bamanisa, une faute institutionnelle.

Tout en critiquant le mutisme politique de sa Chambre, Jean Bamanisa Saïdi a tenu à saluer le travail essentiel accompli par les organes techniques : « Je salue le travail technique très approfondi fait par la Cour des comptes et l’Assemblée nationale », a-t-il précisé.

La Cour des Comptes, en tant qu’instance suprême de contrôle des finances publiques, a fourni un rapport détaillé et rigoureux, mettant en lumière les défaillances de l’exécution budgétaire. Ce rapport technique, bien que précis, nécessitait une traduction politique par le Sénat.

Pour l’Honorable Bamanisa, la finalité d’examiner la loi de reddition des comptes ne doit pas être la simple validation technique des chiffres, mais la déduction de conséquences politiques. « Il aurait fallu que le Sénat dégage des recommandations, en tirant les conséquences sur l’exécution bonne et mauvaise de ce budget », a-t-il insisté.

Ces recommandations sont capitales. Elles doivent servir de feuille de route à l’Exécutif pour corriger les dysfonctionnements, sanctionner les cas de mauvaise gestion avérée et réorienter les priorités pour l’exercice en cours. En ne dégageant pas ces recommandations, le Sénat manque à son devoir de contrôle a posteriori et se décharge de sa responsabilité d’encadrement de l’action gouvernementale.

L’alerte lancée par Jean Bamanisa Saïdi est un cri d’alarme pour la bonne gouvernance en RDC. Elle souligne que la démocratie ne se résume pas au vote des lois, mais s’épanouit dans le débat critique et la reddition effective des comptes par les institutions. Le Sénat est désormais interpellé sur sa capacité à s’ériger en véritable contrepoids politique face aux dérapages financiers.

Jerry Lombo


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