
La communauté Yira (souvent appelée Nande) vivant dans la province de l’Ituri se dissocie fermement de toute implication dans les groupes armés qui sévissent dans la région. Cette mise au point catégorique a été faite par le nouveau président de la communauté, Mufalme Ezekiel, lors de sa cérémonie d’investiture ce dimanche 30 novembre 2025.
L’événement a servi de tribune pour le nouveau leader afin de clarifier la position de sa communauté, répondant ainsi aux critiques récentes et aux insinuations qui lient les Yira à des milices.
Selon Mufalme Ezekiel, l’unique raison de la présence des membres de la communauté Yira en Ituri est la survie et la recherche de moyens de subsistance. Il a tenu à souligner les objectifs purement civils de sa communauté devant la presse : « Les objectifs de la communauté Nande en Ituri, c’est la survie. Ici, ils sont en train de chercher comment ils peuvent vivre. Nous épingler et dire que la communauté Yira n’a aucun groupe armé et n’entretient aucune relation avec un quelconque groupe armé, car notre seul objectif est la survie, et non l’armée ».
Cette déclaration vise à repositionner la communauté Yira comme une population laborieuse et pacifique, focalisée sur son développement socio-économique et non sur le conflit.
Le président Mufalme Ezekiel a détaillé les secteurs d’activités dans lesquels la communauté Yira est majoritairement engagée en Ituri. Il s’agit principalement du commerce, du business, du transport par taxi, de l’enseignement, de l’agriculture et de l’élevage. « Nous sommes ici dans le commerce, nous sommes dans le business, taxi, enseignement, agriculture, élevage, et ainsi de suite, mais pas l’armée », a-t-il insisté.
Il a fermement réfuté les accusations tendant à imputer aux Yira l’appartenance à des groupes armés tels que les Mai-Mai ou les ADF. Reconnaissant la possibilité que des individus isolés (qu’il a qualifiés de « brebis égarées » ou « brebis galeuses ») puissent être impliqués dans des groupes armés, Mufalme Ezekiel a lancé un appel aux autorités pour une identification rigoureuse lors des enquêtes.
Il a exhorté les enquêteurs à ne pas généraliser l’appartenance d’un criminel à toute la communauté, insistant sur la nécessité de vérifier l’identité réelle des personnes incriminées : « C’est pourquoi, ceux qui veulent mettre sur notre dos les groupes armés Mai-Mai, ADF, il est question d’identifier comme il se doit le nom de ce Kasereka. Est-ce que ce sont des vrais Kasereka où ce sont des Kasereka fictifs, ou comment ? Il peut arriver qu’il y ait des brebis égarées qui peuvent être des Ba Yira ou des Nande dans des groupes armés. Nous disons non, nous ne sommes pas venus pour les groupes armés, qu’ils ne nous mettent pas en difficulté « .
Cette précision du nouveau président Yira intervient dans un contexte de forte tension et de suspicion communautaire en Ituri. Sa prise de parole vise à désamorcer ces critiques et à protéger les membres de sa communauté qui cherchent uniquement à vivre et à travailler dans la province. Elle marque un point important dans la lutte pour la cohabitation pacifique dans cette région troublée de la République Démocratique du Congo.
Justin Ndassi
