

Le voile s’est levé sur une réalité amère et inacceptable au cœur du territoire d’Isangi. En mission d’itinérance et de contrôle sur le terrain, l’honorable Freddy Yuma, député provincial de la Tshopo, élu de la ville de Kisangani, a dressé un constat qui appelle à une mobilisation urgente. Au-delà des généralités, c’est un tableau de détresse sociale, où l’éducation, pilier de l’avenir, est la première victime de l’abandon.
L’élu a rapporté des conditions de vie alarmantes pour les populations riveraines, caractérisées par l’absence totale d’eau potable et un accès dramatiquement limité aux services sociaux de base. Mais c’est l’état des infrastructures scolaires qui a choqué le plus, symbolisant la marginalisation de cette région.
Le cas le plus poignant et le plus emblématique de cette crise se situe à l’École Conventionnée Protestante de Yaolia, un établissement stratégiquement situé pourtant au PK37 de Kisangani. Loin de l’éclat des capitales et des centres urbains, les enfants de Yaolia vivent au quotidien une scolarité qui relève de l’exploit plutôt que d’un droit fondamental.


Les salles de classe sont complètement délabrées, offrant un environnement d’apprentissage non seulement sans confort, mais aussi dépourvu de la moindre sécurité. Le mobilier scolaire y est réduit à de simples meubles de fortune, témoignant d’une misère institutionnelle profonde.
Le cycle infernal de la précarité éducative est rythmé par les intempéries. A chaque pluie, les cours sont systématiquement interrompus et les élèves sont alors soit renvoyés chez eux, soit purement et simplement empêchés de venir à l’école.
Conséquence directe de ces interruptions chroniques, le programme scolaire n’est jamais respecté. C’est l’avenir même de ces enfants qui est ainsi gravement compromis, victimes involontaires d’un système incapable de leur garantir la continuité pédagogique.


Face à cette injustice flagrante, l’honorable Freddy Yuma a posé une question fondamentale, lourde de sens et de reproches : “Un enfant qui réside à Yaolia serait-il différent de celui de Kisangani ou de Kinshasa ? N’a-t-il pas droit, lui aussi, à une éducation de qualité dans des conditions décentes”.
Cette interrogation remet en cause le principe même de l’équité territoriale et de l’égalité des chances en République Démocratique du Congo. Il est inacceptable que le lieu de naissance puisse déterminer la qualité de l’éducation reçue et, par extension, le destin professionnel et social de l’enfant.
L’amertume est d’autant plus grande que l’État congolais a initié un programme ambitieux, le Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145 T). Ce programme est précisément conçu pour adresser les défis d’infrastructures et de services sociaux dans les milieux ruraux et les zones reculées.
Or, dans le secteur de Yaolia, la réalité est cruelle : la présence du PDL-145 Territoires est totalement invisible. L’outil censé apporter la lumière et la réhabilitation fait défaut là où le besoin est le plus criant, laissant les populations dans un dénuement complet. Mais l’affaire, selon l’élu provincial, ne s’arrêtera pas à un simple constat. Le député Freddy Yuma a pris un engagement solennel : il promet de devenir le porte-voix de ces enfants « oubliés » et de porter leur cause jusque dans les plus hautes instances du pays.


Son objectif est clair : faire en sorte que cette situation dramatique soit prise en compte et que des mesures correctives immédiates soient allouées à cette partie du territoire d’Isangi. Il s’agit d’une promesse de plaidoyer qui vise à rompre l’isolement de Yaolia.
L’élu provincial lance un appel vibrant à une action urgente pour corriger ces inégalités flagrantes. Il est impératif de garantir à chaque enfant congolais un accès équitable à une éducation digne de ce nom, un droit inaliénable qui ne doit jamais être conditionné par la géographie. L’heure n’est plus au diagnostic, mais à l’intervention.
Rédaction
