Ituri : Le Transcom ressort ses barrières de pluie pour sauver les routes en chantier

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La saison des pluies, souvent synonyme de dégradation accélérée du réseau routier en République Démocratique du Congo, pousse les autorités de l’Ituri à l’action préventive. Pour sécuriser les infrastructures fraîchement réhabilitées ou encore en cours de construction, la Division Provinciale des Transports et Communications (Trascom) a annoncé la réinstallation prochaine des controversées mais nécessaires « barrières de pluie » sur les principaux axes routiers.

Cette décision, prise ce mardi 11 novembre 2025, fait suite à une réunion stratégique présidée par le Chef de Division de Trascom, Anewa Akwa Bodoin. Elle intervient quelques jours seulement après son retour de Kinshasa, où il a échangé avec les autorités nationales, soulignant l’urgence de protéger les investissements routiers face aux assauts climatiques.

L’objectif est clair : protéger les routes en plein chantier ou récemment achevées contre les dégâts occasionnés par les fortes précipitations et le passage incessant de véhicules lourds sur des sols gorgés d’eau.

Selon Anewa Akwa Bodoin, cette mesure n’est pas une contrainte éternelle, mais un dispositif de sauvegarde temporaire. Il a rappelé que le cadre légal existe depuis 2022 : “C’était depuis 2022, il y avait un arrêté sous forme de note circulaire, là où nous avons dit d’aller installer les barrières pour protéger ou maintenir l’état correct de la route après la reconstruction”.

Le nombre de barrières sera ajusté « selon les territoires et les sites des travaux de construction où de reconstruction des routes qui sont maintenant en plein chantier, » assurant une application ciblée et proportionnelle aux besoins de protection.

La réinstallation des barrières de pluie n’est cependant pas sans histoire. Notre interlocuteur s’est d’ailleurs adressé d’une manière particulière aux contribuables et opérateurs économiques de son secteur, souvent les premiers à manifester leur mécontentement face aux interruptions de trafic.

Il se souvient des réactions passées : “Il se fait que, il y a eu des réactions de la part de certains commerçants qui n’avaient pas bien compris. Pour eux, ils considèrent que c’est comme si la barrière était un simple passe-temps… pendant qu’eux tiennent compte de la montre parce qu’il faut la course”.

Aujourd’hui, il estime que la prise de conscience est réelle. Les dégradations rapides observées après les travaux ont démontré la nécessité de ces précautions. M. Anewa Akwa a cité l’exemple criant de Djugu : “Cette fois-ci ils ont compris que lorsque la route n’est pas maintenue suivant certaines normes bien précises, la route se dégrade encore après quelques semaines. Nous sommes en train de suivre à Djugu, on construit aujourd’hui, deux ou trois jours encore il y a la dégradation”.

Face à ce cycle coûteux de construction-dégradation, l’autorité provinciale a instruit la réactivation immédiate de ce mécanisme de protection. “L’autorité nous a chargés de réinstaller et de replacer des barrières. Nous préparons les agents, bientôt nous serons sur le terrain, » a-t-il renchéri, annonçant l’imminence du déploiement.

En période pluvieuse, la mesure vise à instaurer une pause technique pour la circulation, assurant ainsi la consolidation des travaux et évitant un gaspillage des fonds publics. Trascom espère une collaboration citoyenne pour faire de cette politique temporaire un succès et garantir la pérennité des investissements routiers en Ituri.

Justin Ndassi


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