Ituri|Djugu : “La remise des armes”, une urgence pour le retour de la paix, l’appel solennel du chef Justin Gudza

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Le fragile espoir de paix en Ituri a trouvé un écho retentissant ce dimanche 2 novembre, alors que le chef du secteur de Walendu Djatsi, Justin Gudza Kiza , lançait un appel vibrant aux groupes armés. Devant une foule réunie à Pimbo, chef-lieu de son entité, l’autorité coutumière a réaffirmé que la remise immédiate et inconditionnelle des armes est la seule voie pour restaurer la sécurité et l’unité.

Ce meeting populaire s’inscrivait dans le cadre de la restitution d’un message sécuritaire clé émanant du commandement des Forces Armées de la RDC (FARDC), lancé la semaine précédente à Masumbuko. Le chef Gudza Kiza était accompagné du commandant régiment de Pimbo, soulignant l’unité d’action entre les autorités coutumières et l’armée.

Devant ses administrés, le chef Justin Gudza, a d’abord rappelé les efforts considérables déployés au plus haut niveau de l’État pour garantir le retour au calme dans la province de l’Ituri. Il a notamment souligné l’engagement du Chef de l’État et du Gouverneur Militaire de la province, dont l’action vise à promouvoir l’unité et la cohabitation pacifique entre toutes les communautés locales du territoire de Djugu.

Cependant, cet élan de paix est continuellement freiné par l’insistance de plusieurs milices à maintenir la violence. L’autorité coutumière n’a pas manqué d’exprimer son regret face aux dérapages persistants attribués aux éléments de la milice Codeco, aux groupes d’autodéfense dits Zaïre et au mouvement rebelle de la CRP. Ces groupes, malgré leur participation et la signature d’accords de paix lors du dialogue intergroupes armés tenu l’année dernière dans le territoire d’Aru, continuent de semer la terreur.

Le chef GUDZA a cité, comme preuve de cette mauvaise foi, les attaques répétées contre les usagers circulant notamment sur la Route Nationale 27 (RN27), une artère vitale pour la région. Pour le secteur de Walendu Djatsi, ces violences sont inacceptables et sapent la confiance entre les communautés et envers l’État.

La tenue de ce meeting fait directement suite à une importante rencontre sécuritaire qui a eu lieu le 27 octobre dernier à Masumbuko. Celle-ci réunissait les principaux responsables territoriaux : les chefs des secteurs (Pitsi, Tatsi et Djatsi) et des chefferies (Bahema-Nord et Badjere), autour du Commandant Secteur Opérationnel des FARDC en Ituri, le Général Major Bruno Mandevu.

L’une des questions centrales de cette réunion fut la remise des armes par les miliciens locaux vivant dans leurs entités respectives. S’appuyant sur les directives issues de cette rencontre stratégique, le chef Justin Gudza a martelé que cette remise doit se faire « maintenant pour garantir la sécurité du milieu ».

L’urgence exprimée par l’armée et relayée par les chefs coutumiers démontre une volonté commune de passer de la phase de dialogue à l’étape concrète du Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Stabilisation (DDRS).

Le chef Justin Gudza Kuza est reconnu comme une autorité coutumière très engagée dans la recherche de la paix. Depuis son arrivée au pouvoir, il a multiplié les initiatives, notamment l’organisation de plusieurs dialogues et rencontres de paix avec les entités voisines. Son appel lancé depuis Pimbo est donc plus qu’une simple injonction : c’est l’expression d’un leadership local qui se dresse contre l’instabilité et plaide pour que les miliciens traduisent enfin leurs engagements verbaux en actes réels de paix.

Jonathan Basimaki


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