La Nationale 1, cette artère vitale qui relie les deux Kasaï, a encore versé son lot de larmes ce mercredi 15 Octobre 2025 près de Lukalaba, dans la région de Katoto, au cœur du Kasaï Oriental. C’est un spectacle de désolation qui s’est offert aux premiers secours : un camion de marque Owo, lourdement chargé de marchandises acheminées depuis Lubumbashi, gisait sur le flanc, sa carcasse imposante bloquant une partie de la voie. L’accident, survenu dans une descente particulièrement redoutée des chauffeurs, a provoqué d’importants dégâts matériels, témoignant de la violence du choc.
Ce qui aurait pu n’être qu’une mésaventure logistique s’est transformé en drame humain irréparable. Si la chance a souri aux occupants qui se trouvaient à l’intérieur du véhicule, la situation est dramatique pour une personne qui avait choisi, par nécessité ou par commodité, de voyager sur le toit du chargement. Écrasée sous la masse du camion lors de son renversement brutal, cette personne n’a malheureusement pas survécu à l’impact, scellant le sort de cette traversée.
L’analyse des lieux par les premiers intervenants révèle un paradoxe frustrant. La route, dans ce secteur précis, est réputée en état acceptable, loin des pistes défoncées que connaissent d’autres tronçons. Pourtant, des marques troublantes persistent sur l’asphalte : des signes nets de glissements qui suggèrent que la friction entre les pneus et la chaussée a été compromise. Cette observation ouvre immédiatement le débat entre deux hypothèses : soit le chauffeur, face à la charge excessive, n’a pas pu maîtriser la vitesse dans la pente, soit une défaillance mécanique, peut-être au niveau des systèmes de freinage, a rendu le contrôle impossible, même sur un revêtement en bon état.
Cet accident, survenu à un point névralgique du transport de marchandises, rappelle avec une brutalité certaine la précarité des conditions de voyage sur les grandes routes congolaises. Les autorités locales sont désormais confrontées à la double tâche de dégager l’épave pour rétablir la fluidité du trafic et de lancer une investigation sérieuse pour déterminer si la négligence humaine ou la défaillance technique est la principale coupable de cette nouvelle perte en vie humaine. L’attente est grande pour que des mesures concrètes soient prises pour sécuriser cette section de la N1.
Doly Muntu