

Ce lundi 06 octobre 2025, le ciel de Kisangani n’a pas seulement éclairé le terrain de l’Athénée ; il a révélé les failles béantes sous la tunique du TS Malekesa. Ce n’était pas un simple retour de l’entraînement au terrain mythique de l’équipe, mais une convocation solennelle, un appel aux armes lancé par Evariste Mbaya, l’homme qui ose regarder en face la gangrène qui secoue l’équipe la plus populaire de la ville de Kisangani. Car le Malekesa, ce n’est pas seulement un ballon qui roule, c’est une fierté, un rugissement populaire que des mains noires tentaient d’étouffer.
Evariste Mbaya, conseiller au comité sportif, avec une éloquence qui rappelle les grands orateurs de la place publique, a déchiré le voile. Il a désigné les fantômes du comité, ces “figurants” dont les noms sonnent creux, dont les présences ne servent qu’à masquer l’inertie. On parle de comité “costaud”, mais Mbaya révèle que sous l’armure, il n’y a que du vide, une coquille vide où la guerre du leadership et l’intérêt personnel ont dévoré l’ambition collective. C’est une tragédie silencieuse que l’on joue depuis l’avènement de ce comité, une lente agonie orchestrée par ceux qui confondent siège social et marché personnel.
Et que dire de la foule, cette marée humaine qui fait vibrer les tribunes ? Même elle, Mbaya l’a interpellée avec une justesse douloureuse. Les supporters, ces gardiens de la flamme, sont devenus, malgré eux, les architectes involontaires de la division. Ils tirent sur les ficelles, cherchant à modeler le club à l’image de leurs appétits et petites querelles, oubliant que lorsqu’on tire trop fort sur un filet, on finit par le déchirer. Il faut que cesse cette chasse aux influences, cette quête stérile de pouvoir localisé, car l’équipe, elle, saigne sur le terrain.


Pourtant, l’espoir n’est pas une chimère. Il est incarné par la main tendue du gouverneur Lendongolia, président de l’équipe et du deuxième vice-président Aimé Teza. Ce n’est pas une aumône que le président Paulin Lendoncolia offre à l’équipe et aux joueurs ce jour, mais une légitimité renouvelée : des équipements neufs (bottines, vaseuses et autres) et l’argent promis pour le début des entraînements. C’est un contrat moral : “ Je vous ai promis que j’échangerai avec quelques membres du comité qui sont prêts à travailler pour le rayonnement du club dont le président du club, le deuxième vice-président Aimé Teza et les autres. Et voilà, le président a réagi. Si l’on vous donne tout ça , c’est pour triompher, vous devez surpasser les attentes du club et des fanatiques”, a signifié Evariste Mbaya aux joueurs.


Et qui mieux que les anciens, les fils de la maison, pour transmettre cette leçon ? Bokota Labama et Ikatisa Puputshu ne sont pas de simples entraîneurs ; ils sont les garants de la mémoire du club, les phares qui doivent guider ces jeunes athlètes hors des eaux troubles des intrigues de la saison passée. Ils doivent inculquer une discipline qui n’est pas seulement tactique, mais philosophique : “le maillot du TS Malekesa se mérite, mettez de la volonté pour servir cette équipe car cette saison, les entraîneurs auront toute la latitude pour mieux faire leur job”, a-t-il déclaré aux joueurs.


Le TS Malekesa est à la croisée des chemins. Il peut choisir de se laisser engloutir par les murmures de la petite politique, ou il peut, sous l’impulsion de cette claire dénonciation et démarche, se redresser, fier et uni, pour que le rugissement des “Chinois Boyomais” retrouve sa puissance originelle. L’heure n’est plus aux demi-mesures, mais à la fidélité absolue à l’honneur du club.
Jerry Lombo