Élection à la Fecofa: “Pas d’inclusion, pas une nouvelle Fecofa” (CAF)

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Lors de la 47e Assemblée générale de la Confédération Africaine de Football (CAF), l’air était chargé, non pas d’enthousiasme pour le football, mais de la gravité d’un ultimatum. Véron Mosengo-Omba, le Secrétaire Général de l’instance continentale, a posé sur la table du football congolais une exigence aussi claire que dérangeante : l’inclusivité des élections de la FECOFA est conditionnée par la paix dans l’Est.

« Nous voulons des élections inclusives. Il faut d’abord trouver une solution pour le Nord et le Sud-Kivu. Ils font partie du pays », a martelé Mosengo-Omba, face à des délégués qui, selon nos observations, applaudissaient plus par obligation que par conviction profonde.

Cet avertissement n’est pas une simple suggestion diplomatique ; c’est une ligne rouge tracée par Zurich et Le Caire. Comment imaginer un scrutin équitable, où les voix des provinces historiques du Kivu seraient étouffées par le bruit des armes ? Pour la CAF, l’organisation d’une élection à moitié reviendrait à légitimer une exclusion, rendant le processus non conforme aux statuts de la FIFA.

Le compte à rebours macabreLe Comité de Normalisation (CONOR), chargé de mener la barque jusqu’au scrutin fixé avant fin 2025, se retrouve dans une position intenable. Le Ministre des Sports, Didier Budimbu, et les membres du CONOR doivent désormais prouver que l’État congolais peut garantir la sécurité nécessaire pour que les Ligues de Goma et Bukavu puissent non seulement s’exprimer, mais aussi voter en toute sérénité.

À l’approche de la date butoir, le silence stratégique autour des mesures concrètes pour l’Est est assourdissant. Les observateurs avisés y voient la preuve que le football congolais reste prisonnier des dynamiques politiques et sécuritaires qui minent la souveraineté nationale.

L’avenir de la FECOFA se joue donc loin des terrains de sport. Il se décide dans les salons feutrés de la CAF et, surtout, sur les lignes de front de l’Est. La RDC est à la croisée des chemins : prouver sa capacité à unifier son territoire pour gouverner son sport, ou risquer de voir son processus électoral invalidé par l’instance internationale. Le ballon est désormais dans le camp du gouvernement.

Vicko Meschack


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