
La province du Kasaï-Central est au bord d’une crise profonde. Le groupement Bimbadi, situé dans le territoire de Kazumba, est le théâtre d’une grave tension coutumière, alimentée par une lettre controversée émise par le gouverneur Joseph-Moïse Kambulu N’konko. La missive, portant le numéro 364/CAB/GPK/JMKN/KGA/2025 et datée du 31 août 2025, aurait été imposée au gouverneur par son propre conseiller en matières coutumières, Crispin Tshipamba.
Ce document a mis le feu aux poudres parmi les notables locaux, qui dénoncent unanimement ce qu’ils considèrent comme une manipulation politique grossière. Leur accusation principale porte sur une manœuvre visant à déloger l’héritier légitime du trône coutumier, Shiko Kanyonga, fils du défunt chef. À sa place, le gouverneur semble favoriser un certain M. Mulumba, une figure inconnue et, selon les notables, ce dernier est totalement dépourvue de légitimité coutumière.
Les notables s’appuient sur un cadre légal clair pour étayer leurs protestations. Ils rappellent que cette manœuvre viole directement les dispositions de la loi n°15/015 du 25 août 2015 relative au statut des chefs coutumiers. Plus précisément, les articles 5 et 6, alinéa 3, de cette loi stipulent clairement que la succession au sein des chefferies est de nature héréditaire, un principe apparemment bafoué dans le cas présent.
L’inquiétude est palpable, et les avertissements fusent. Les notables préviennent que l’ingérence du pouvoir provincial dans les affaires coutumières pourrait avoir des conséquences explosives. Ils craignent que cette situation, si elle n’est pas résolue avec la plus grande diligence et le respect des traditions, ne dégénère en un conflit ouvert, provoquant un véritable bain de sang dans le Kasaï-Central. La stabilité de la région est aujourd’hui gravement menacée par cette querelle de succession qui met en lumière les tensions entre le pouvoir politique et les structures coutumières traditionnelles.
Doly Muntu, depuis Kananga
