
Kinshasa, le 16 septembre 2025; les couloirs feutrés de l’Assemblée Nationale Congolaise bruissent d’une tension palpable, annonciatrice d’un tournant potentiellement décisif pour son président, Vital Kamerhe. Mis en difficulté par des entraves qui l’empêchent désormais de poser le moindre acte officiel, son autorité, naguère inébranlable, se voit inexorablement grignotée, laissant entrevoir un horizon politique des plus incertains.
Dans ce climat d’incertitude et de paralysie institutionnelle, c’est le premier vice-président de l’institution, Isaac Tshilumbayi Musawu, issu de l’UDPS, qui a pris les rênes avec une détermination manifeste. En convoquant une plénière cruciale pour ce mercredi 17 septembre, il a jeté un pavé dans la mare politique, signalant une volonté de débloquer une situation qui menaçait de s’enliser. L’ordre du jour de cette assise parlementaire est aussi succinct que lourd de sens : un unique point, mais d’une importance capitale, à savoir la mise en place d’une commission spéciale.
Cette commission aura pour mandat d’examiner les multiples pétitions qui pèsent sur plusieurs membres du bureau de l’Assemblée nationale. Or, au premier rang des personnalités visées par ces requêtes se trouve nul autre que le président de l’institution lui-même, Vital Kamerhe. La nature précise des griefs formulés dans ces pétitions reste, pour l’heure, enveloppée d’un certain mystère, mais leur existence suffit à jeter une ombre menaçante sur l’avenir politique du leader de l’UNC.
Cette étape marque bien plus qu’une simple procédure parlementaire ; elle est le prélude à un processus décisif qui pourrait, à terme, sceller le destin politique immédiat de Vital Kamerhe. L’activation d’une telle commission est souvent perçue comme le premier jalon d’une procédure pouvant mener à la destitution ou à la mise à l’écart des membres du bureau visés. La légitimité et la crédibilité des accusations contenues dans les pétitions seront passées au crible par cette instance ad hoc, dont les conclusions auront un poids considérable.
Pour Vital Kamerhe, figure emblématique du paysage politique congolais et acteur majeur de plusieurs coalitions gouvernementales, cette période est sans doute l’une des plus délicates de sa carrière. L’impossibilité d’exercer pleinement ses prérogatives de président de l’Assemblée, conjuguée à l’examen de pétitions le ciblant directement, le place dans une position de vulnérabilité inédite. La scène politique congolaise retient son souffle, consciente que les développements de cette semaine pourraient redessiner les équilibres au sein de l’une de ses institutions les plus fondamentales. La commission spéciale, une fois constituée, aura entre ses mains les clés d’un dénouement qui, quel qu’il soit, laissera une empreinte durable sur la gouvernance et les rapports de force au sein de l’hémicycle.
Jerry Lombo
