Tshopo|Bafwasende : l’impact transformateur de la foresterie communautaire, une visite Néerlandaise à Barumbi-Tshopo vente les mérites de Tropenbos RDC

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Le jeudi 04 Septembre 2025, la visite officielle de Vincent Van Room, Conseiller Politique à l’ambassade des Pays-Bas en République Démocratique du Congo, a mis en lumière les réalisations remarquables de Tropenbos RDC dans le domaine de la foresterie communautaire, plus particulièrement dans la localité de Barumbi-Tshopo, située à 126 kilomètres de la ville de Kisangani sur la Route Nationale 4, dans le territoire de Bafwasende. Cette mission visait à évaluer sur le terrain l’impact des activités menées par Tropenbos RDC dans l’accompagnement des communautés locales pour l’acquisition de leurs titres de concessions forestières.

Une démonstration concrète de réussite

Au cours de sa visite, Vincent Van Room a eu l’occasion d’observer de près les différentes facettes du projet. Il a notamment visité des champs de cacao en pleine période de production, des exploitations de richier et a pris connaissance de la gestion des Produits Forestiers Non Lignés (PFNL). Ces activités illustrent l’approche intégrée de Tropenbos RDC, qui vise à concilier la conservation des ressources forestières avec l’amélioration des conditions de vie des populations locales.

Félicien Musenge, Chef de Projet chez Tropenbos RDC, a exprimé sa satisfaction quant à l’intérêt porté par le diplomate néerlandais. « Il est très content des réalisations de Tropenbos RDC et des communautés sur terrain », a-t-il déclaré, soulignant que le gouvernement néerlandais, à travers le réseau Tropenbos, est un partenaire essentiel pour le succès de ces initiatives.

Sécurisation juridique et autonomisation des communautés

L’accompagnement de Tropenbos RDC dans le processus de foresterie communautaire est fondamental pour la sécurisation juridique des forêts coutumières. « Tropenbos accompagne les communautés dans la sécurisation juridique de leurs forêts coutumières », a expliqué Félicien Musenge. À ce jour, 12 communautés ont bénéficié de cet accompagnement pour obtenir leurs titres de concessions forestières communautaires (CFCL). Barumbi-Tshopo est la première à avoir obtenu ce précieux sésame, et les 11 autres communautés bénéficiaires sont réparties le long de la RN4 s’étendant jusqu’à 304 kilomètres au-delà de Bafwasende.

Cette démarche répond à une problématique majeure : la spoliation et l’accaparement illégal des terres forestières par de grandes puissances ou des exploitants peu scrupuleux, au mépris des droits des communautés. « Avec la loi Bakajika, les communautés locales sont de simples gardiens, mais avec les titres, elles deviennent les propriétaires, et c’est la raison fondamentale », a précisé Musenge. L’obtention de ces titres permet aux communautés d’exploiter leurs forêts selon des normes de gestion durable, améliorant ainsi leurs moyens d’existence tout en valorisant le savoir endogène, notamment à travers les PFNL.

L’agroforesterie et le cacao, vecteurs de développement durable

Pour prévenir la pression accrue sur les forêts, Tropenbos soutient activement les pratiques durables, notamment l’agroforesterie et les cultures pérennes(cacao, palmier à huile). Le cacao, en particulier, suscite un engouement considérable au sein des communautés.

Vincent Van Room a salué l’efficacité de ce modèle : « Je suis très ravi de voir la réussite du travail de Tropenbos qui est soutenu par le Royaume de Pays-Bas dans la conservation de forêts en combinaison avec des modèles pour la population à tirer un gain ». Il a adressé un message fort aux communautés locales : « Le Pays-Bas est à plein pied dans la mission de la préservation de forêts dans ce paysage pour les générations futures ».

Il a également rappelé au gouvernement congolais l’importance capitale des forêts congolaises comme « source essentielle pour lutter contre le changement climatique », insistant sur la nécessité de les préserver et de lutter contre la déforestation pour les générations à venir.

Un témoignage local : L’impact transformateur du Cacao

Zambi Falay Bernard, chef de groupement de Barumbi-Tshopo, a partagé son enthousiasme face à cette visite et aux bénéfices tangibles du projet. Détenteur d’un champ de cacao de 2 hectares, il témoigne d’un changement positif radical par rapport à leur ancienne dépendance à la chasse. « À partir de ce projet de cacao, il y a un changement positif par rapport à la façon dont nous vivions de la chasse », explique-t-il. Grâce à l’accompagnement de Tropenbos, qui a fourni semences et formation, ses cultures, plantées il y a quatre ans, portent aujourd’hui leurs fruits. « Je me sens vraiment à l’aise. La vie est devenue un peu facile, je mange bien, je ne manque vraiment de rien, mes enfants étudient sans problème car je vends le cacao et gagne de l’argent. À partir de ça, nous ne nous occupons pas encore vraiment de la forêt comme avant ».

Cependant, des défis subsistent. « Nous faisons face aux chèvres qui attaquent nos champs de cacao », confie Zambi Falay Bernard. Il souligne également l’importance de la sensibilisation continue auprès des membres de la communauté qui se montrent encore réticents à s’engager dans la mise en place de champs de cacao. L’objectif est d’aligner tout le monde pour le développement commun. « En multipliant la sensibilisation, nous trouvons que certains commencent à comprendre et emboîtent les pas, car ces derniers étaient au début de ce projet nos opposants et sabotaient parfois nos champs de cacao », conclut-il.

Cette visite de Vincent Van Room à Barumbi-Tshopo marque un tournant significatif dans la collaboration entre les Pays-Bas et la RDC , visant à renforcer la gestion durable des ressources forestières tout en améliorant le bien-être des communautés locales. C’est un exemple aspirant entre conservation et le développement durable.

Alors que les défis persistent, la détermination des communautés locales, l’expertise de Tropenbos RDC, le soutien indéfectible des Pays-Bas et les autres partenaires dessinent un horizon promoteur pour les forêts congolaises et les générations futures.

Jerry Lombo


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