
Dans un élan de dynamisme et de concertation, le Ministre d’État en charge de l’Agriculture et Sécurité Alimentaire, Muhindo Nzangi, a échangé ce mercredi 03 septembre 2025 avec les acteurs du monde agricole notamment les opérateurs économiques du secteur, les coopératives agricoles et les représentants des services étatiques. Cette rencontre s’est tenue peu avant son déplacement vers Beni dans le Nord-Kivu.
Au sortir de cette assise, Dominique Kasimba, coordonnateur de la Coopérative des Cultivateurs de Cacao de la Tshopo (Cocuct), n’a pas caché sa satisfaction. “C’était une occasion très utile pour nous en tant que producteur agricole”, a-t-il déclaré, soulignant l’importance d’avoir pu exprimer leurs préoccupations directement au ministre. Parmi les points abordés, la volonté du ministre de développer les filières Café, Cacao et Palmier à Huile a été particulièrement saluée. L’annonce que les opérateurs privés et les coopératives pourront collaborer activement à la mise en œuvre de ces projets ambitieux, avec l’appui des services techniques de l’État et des agronomes de l’inspection provinciale, a dissipé une inquiétude majeure. “Nous sommes contents que dans son approche, il a accepté que les opérateurs privés et les coopératives peuvent aider le gouvernement à mettre en place ce projet ambitieux”, a précisé Dominique Kasimba, rassuré par cette implication directe des acteurs de terrain.
La question sensible de la vente du cacao dans la région a également été au cœur des discussions. Face aux vols récurrents, souvent facilités par des acheteurs clandestins détenant des cartes de l’ONAPAC, une mesure radicale a été adoptée. Le ministre a donné un ordre clair à l’ONAPAC : délivrer les cartes d’acheteurs exclusivement aux coopératives. Cette décision vise à instaurer une traçabilité indispensable, les coopératives connaissant et encadrant leurs membres. “Si la vente du cacao est uniquement réservée aux coopératives, les commerciaux, les opérateurs économiques et exportateurs peuvent maintenant récupérer le cacao auprès des coopératives, ça c’est une mesure qui va sauvegarder notre filière”, a expliqué Dominique Kasimba, y voyant une stratégie essentielle pour la pérennité de la filière cacao.

Autre avancée significative, le projet de mise en place d’un centre de négoce dédié au cacao. Ce futur centre permettra aux coopératives d’orienter leur production et de négocier directement leurs produits. Gérés par les coopératives elles-mêmes, sous l’encadrement technique de l’État via l’ONAPAC, ces centres représentent une étape concrète vers l’interprofessionnalité agricole, un modèle souvent manquant en RDC. “Ce que nous manquons dans ce pays, on a pas encore une collaboration très proche entre les services étatiques et les opérateurs privés ainsi que les producteurs. Je crois que le centre de négoce sera une première étape vers la création de l’interprofessionnel agricole pour le Congo”, a souligné Kasimba, manifestant l’espoir d’une collaboration renforcée.
Pour ce qui est de la campagne agricole 2025-2026, les opérateurs privés ont déjà mobilisé les plantules nécessaires, attendant désormais l’accompagnement du gouvernement pour une mise en œuvre rapide. “Nous en tant que privé, nous avons déjà disponibilisé les plantules que le gouvernement va accompagner et mettre en place rapidement parce que nous sommes déjà pendant la saison de planting et heureusement que le ministre nous a écouté, nous attendons la suite qui va nous permettre nous à planter le cacao avec les paysans”, a conclu le coordonnateur de Cocuct, témoignant de l’attente positive des agriculteurs pour cette nouvelle saison. La visite de Muhindo Nzangi à Kisangani semble ainsi ouvrir une ère prometteuse pour l’agriculture congolaise, fondée sur la collaboration et le soutien aux producteurs.
Jerry Lombo