
Les résidents du bloc Motumbe, dans la commune Makiso ( vers PK 6 entre ancienne route Buta et Scolasticat), exaspérés par des cas de « ravissement et déguerpissement » de leurs parcelles par Monsieur Pesho, ont manifesté leur mécontentement ce mardi 13 août 2025.
Ils se sont rendus à l’Assemblée Provinciale de la Tshopo pour rencontrer le président de cet organe et lui soumettre un mémorandum détaillant leur situation.Avant leur audience, les victimes ont exprimé leur profonde inquiétude devant la presse, menaçant de prendre les choses en main si les autorités provinciales n’apportent pas une solution rapide et durable à ce conflit foncier. « Nous sommes victimes de la barbarie, de la criminalité et de l’impunité de Monsieur Pesho », a déclaré le président du collectif des victimes, dénonçant une exécution extrajudiciaire de décisions de justice.
Selon lui, le 4 août 2025, Monsieur Pesho, accompagné de plusieurs individus, aurait prétendu détenir un jugement de la cour d’appel autorisant l’occupation de leurs parcelles. Cependant, les victimes soulignent que l’exécution de telles décisions incombe normalement aux greffiers d’exécution du tribunal de grande instance, et non aux parties elles-mêmes.
Les plaignants décrivent comment Pesho et son groupe auraient encerclé leurs parcelles avec des banderoles rouge-blanc, avant de procéder à la mise en place de piquets avec une centaine de jeunes armés de machettes et de haches. Des menaces auraient été proférées à l’encontre de quiconque tenterait d’enlever ces marques, avec la promesse de démolir des maisons durant la nuit. Des photos à l’appui montrent des croix rouges sur des murs et des piquets dans certaines parcelles, témoignant d’une appropriation des lieux et d’un morcellement de terrains, accompagnés de la destruction de champs. Monsieur Pesho aurait même affirmé avoir la justice provinciale dans sa poche.Face à cette situation, les victimes ont adressé un mémorandum au gouverneur de Province, Paulin Lendongolia, déposé la veille au gouvernorat, et ont également copié toutes les autorités de la ville et de la République.
Le document stipule clairement que si les autorités ne parviennent pas à rétablir leurs droits et à sécuriser leurs biens, les victimes se prendront en charge , recourant à des moyens violents pour défendre leurs parcelles et maisons. Elles lancent un ultimatum : « Pesho et son groupe viendront nous tuer avant de récupérer nos parcelles et maisons pour les vendre par la suite ».
Une femme veuve, également victime, a partagé son désarroi : « Ils sont arrivés chez moi et ont détruit mon champ où j’ai planté des arbres fruitiers, des bananes. C’est mon mari décédé qui m’a laissé cette parcelle et les enfants. Si on me ravi de cette parcelle, où irai-je avec les enfants ? ».
Un autre habitant a ajouté : « Nous avons acheté nos parcelles en bonne et due forme et le cadastre nous avait donné les numéros SU pour nous rassurer que c’est l’État qui nous a autorisés ». Ils s’interrogent sur l’autorité de l’État dans la province, face à ces agissements qui s’apparentent à un morcellement illégal. « Si aucune solution n’est trouvée, ça sera pire », avertissent-ils.
Un jeune victime a exprimé sa frustration face à l’attitude de certains jeunes impliqués dans ces exactions et a révélé que les victimes étaient prêtes à un affrontement direct, mais ont été calmées par leur président pour privilégier les démarches auprès des autorités. « Si les autorités ne réagissent pas, nous allons alors nous affronter avec son groupe », a-t-il conclu, soulignant l’urgence d’une intervention.
Cette crise met en lumière les enjeux de sécurité foncière et de justice dans la province de la Tshopo. Les victimes demandent une intervention rapide et efficace des autorités pour restaurer leurs droits et garantir leur sécurité. Ils espèrent que leur appel sera entendu afin d’éviter une escalade de la violence et de la colère.
Rédaction