Le vol de cacao menace la production et la qualité dans la Tshopo : un appel à l’aide des cultivateurs

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Les cultivateurs de cacao bénéficiant du projet appuyé par CAFI dans le cadre du programme PSFD, à travers FONARED et l’AFD, membres de la Coopérative des Cultivateurs de Cacao de la Tshopo (COCUCT), font face à un fléau qui met en péril leur travail acharné : le vol systématique de leur production. Sur l’axe allant du Point Kilomètres 18 à 76 route route Banalia, la frustration et le découragement grandissent.

C’est au nom de tous les producteurs que Jean Mabia a lancé un cri d’alarme ce samedi 26 juillet 2025 après leur réunion ténue au niveau du PK 36. Il a dénoncé avec force cette pratique dévastatrice et lancé un SOS aux autorités compétentes pour y mettre un terme définitif.

« La plus grande difficulté que nous avons ici, c’est le vol de cacao dans les champs », a déploré Jean Mabia. « Nous nous dépassons et nous sacrifions pour faire ces champs. À l’allure où vont les choses, cette pratique de vol commence à nous décourager de planter du cacao. »

Selon eux, le problème est en partie attribué aux petits acheteurs ambulants qui détiennent des cartes d’acheteur de catégorie B. « C’est pourquoi nous, les cultivateurs de cacao de cet axe, refusons de voir ces acheteurs sur notre axe parce que trop, c’est trop », a-t-il martelé. « Nous travaillons durement pendant des années et nous sacrifions même nos familles pour que le cacao produise, mais à la fin, ce sont les voleurs en complicité avec les acheteurs ambulants qui en bénéficient. »

Selon les témoignages, certains de ces acheteurs vont jusqu’à recruter de jeunes paysans, les dotant de torches, pour piller les plantations la nuit. Ils y cueillent le cacao avant maturité, et parfois même du cacao mal fermenté dans les bacs de fermentation. Face à cette insécurité grandissante, les planteurs sont contraints d’abandonner leurs maisons pendant des mois pour passer leurs nuits dans les champs, s’exposant ainsi à de nombreux risques.

« Nous demandons au gouvernement provincial d’agir à travers ses services compétents pour mettre fin à ce problème qui dérange et décourage les cultivateurs de cacao », a poursuivi Jean Mabia. « Tout le travail que nous faisons risque d’être payé en monnaie de singe par ces voleurs. L’État doit vraiment nous accompagner dans cette lutte. »

La situation est loin d’être isolée. Espérance Kombozi, également membre de la COCUCT, a confirmé que les cultivateurs de l’axe Alibiku, situé à environ 36 km de la ville de Kisangani, sont confrontés au même problème.

Cette pratique de vol de cacao immature ou mal fermenté a également un impact direct sur la qualité du cacao exporté par la Tshopo. La réputation de la région en tant que productrice de cacao de qualité est ainsi menacée par ces actes de malveillance. Les autorités sont appelées à prendre des mesures concrètes et urgentes pour protéger les efforts des cultivateurs et préserver l’avenir de la filière cacao dans la Tshopo.

Jerry Lombo


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